Here Comes Trouble
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Here Comes Trouble

Pour des histoires en folies, du feels, des dramas, beaucoup d'amour...Et de liberté.
 
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 you are a memory (mabel)

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Maximus Lonsdale
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Maximus Lonsdale


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MessageSujet: you are a memory (mabel)   you are a memory (mabel) EmptyVen 8 Juil - 10:59

La terre était dure contre son dos, le sol rocailleux qui lui rentrait douloureusement dans la peau. Pendant l’espace d’un instant, il pense être hors du temps, le monde qui tourne tout autour de lui après que sa tête est heurtée le sol. Est-ce que c’est cela, la fin ? Est-ce que c’est cela, mourir ?
Au-dessus de lui flottent comme une poudre brune, presque comme Maximus imaginait la neige enfant, lorsque sa nourrice lui contait des histoires du Nord ; sauf que ces flocons qui se posaient sur son visage étaient chaud et poisseux, s’étalaient en noir et rouge sur ses joues, bien loin du blanc impeccable de celui qu’il avait en tête.
C’est à peine s’il entend encore les cris autour de lui, s’il sent la douleur dans son bras. Il n’y a que la guerre en fond dans son esprit, comme si le char Mars et Bellone continuaient de faire des ravages sur son passage. Pourtant, le sang qui s’écoule de sa plaie est bien réel, bien à lui. Comme un lit de rose rouge qui viendrait le supporter, comme une auréole autour de son visage pour le rendre plus divin.
Comme un cadeau pour la perte de son bras.
Une nouvelle goutte sur son visage et ses yeux papillonnent une fois. Unique, mais suffisante pour que le champ de Mars se transforme en un camp de fortune et pour que  le sang sur son visage goûte celui du vin. D’un léger froncement de nez, le Romain arrive à faire déguerpir le soulard et soupir d’avoir été réveillé dans son sommeil. Ou peut-être était-ce pour une raison.
Voilà de longues semaines déjà que cette guerre, lancée pour une simple question de femme avait finalement prit fin. Comme si les Romains, après avoir tout volé aux Grecs, voulaient aussi reproduire leurs plus fiers batailles. Après plus de six ans de combats acharnés et de bien trop nombreuses vies volées, voilà enfin un peu de répit pour tous.
Maximus, fier guerrier, ne savait trop quoi en penser, quoi en ressentir. Il était venu ici jeune, vif, combattant et avec un amour à retrouver. Aujourd’hui, un bras en moins, des cernes sur le visage et sans savoir si son amour l’avait attendu, il ne sait plus quoi faire de toutes ces idées.
Tout ce qu’il sait, c’est qu’il est fatigué. Fatigué d’attendre, fatigué de patienter, fatigué de se battre pour une cause qui n’est pas sienne et sans savoir s’il pourra un jour revoir les siens ; ou du moins, le sien.
Un regard vers l’extérieur où le petit matin se lève toujours un peu plus tôt chaque jour et il sent le moment venir enfin. Comme si Angerona elle-même venait à lui tendre la main, lui dire qu’il était temps désormais de rentrer à la maison.
D’aller enfin le retrouver.

Il lui aura fallu près d’un mois pour parcourir à pied toute la zone qui les sépare. Un mois sous le soleil caniculaire de l’été, sous la fatigue des coups et d’un soldat blessé qui n’a pas réellement pris le temps de se reposer. Pourquoi le faire lorsqu’il s’agit d’un message envoyé par les dieux, lorsqu’il lui faut retrouver son âme sœur ? Tout le monde sait qu’il ne faut pas faire patienter les dieux.
Fier d'offrande et de sacrifice pour permettre un voyage loin des embûches et des problèmes, Maximus ne loupe aucun repas qu’il peut offrir aux dieux. Si, par malheur, il n’a que trop peu à manger, alors il le donne en offrande en demandant en échange une nuit de sommeil sans rêve.
Ce n’est qu’au bout du trentième jour que le guerrier aperçoit enfin au loin le temple dont il a si souvent rêvé. D’un blanc éclatant au milieu des plantes et arbres fruitiers, l’on aurait cru une véritable fresque d’un artiste-peintre. Il a le cœur qui bat, Maximus, de revoir ces colonnes d’ivoire monter toujours plus haut vers le ciel, toujours tiré vers les dieux. D’ici, il croit voir ondoyer les couleurs de l’aube, là où l’âtre est censé brûler. Peut-être même est-ce cette odeur si particulière de myrrhe qui lui avait tant manqué, laissant glisser pour la première fois depuis des années un véritable sourire sur ses lèvres.
Avant d’arriver, il recueille quelques figues dans son arbre qu’il enroule dans une grande toile vide ; quelques une pour lui, mais la majorité en une légère offrande à dame Angerone.
Il fait pâle figure, Maximus, vêtu de sa vieille armure, le reste de son bras gauche bandé et ramené contre son corps pendant que de l’autre, il ramène son offrande. Il aurait l’air à la fois d’un mendiant ou d’un héros, selon le placement du soleil au-dessus de lui ; selon si, oui ou non, Sol souhait le désigner en vainqueur ou non.
La place est vide, grande est belle, mais il sait qu’elle ne le restera pas longtemps. Le soleil se lève enfin lorsqu’il pose quelques fruits dans la grande coupe, des graines et tout ce qui lui reste de sa nourriture. De longues minutes de prières, de remerciements envers les dieux qui l’ont soutenu jusqu’à ce qu’il sente dans son dos cette chaleur particulière. Peut-être Sol ne l’a-t-il pas désigné comme vainqueur tout compte fait, lui, héros déchu qui est à genoux face à la statut d’Angerona, les mains contre le coeur en une prière sincère.
Peu lui importe à Maximus, désormais.
Parce qu’il a retrouvé sa lumière à lui.
- Bonjour, Abel.


Dernière édition par Maximus Lonsdale le Dim 10 Juil - 13:29, édité 1 fois
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Abel Osterweil
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MessageSujet: Re: you are a memory (mabel)   you are a memory (mabel) EmptyVen 8 Juil - 12:27

Six ans. Six ans sans savoir, sans avoir le moindre indice. Tu pries, chaque jour un peu plus, Angerona que tu supplies chaque matin pour qu'elle délie ses lèvres, qu'elle te réponde enfin. Tu ne veux pas savoir les secrets du monde, comprendre le temps ou défaire les fils des Parques ; tu veux juste savoir s'il est encore en vie, s'il va bien. Maximus, partie brulante de ton âme qui a disparu il y a six ans de cela. La gueule monstrueuse de la guerre l'a avalé. Guerre inutile, guerre que tu pensais futile, que tu espérais rapide. Promesse d'un homme fort et droit, de celui que tu aimais. 'Je reviendrai, pour toi.'
Doux mots qui résonnent encore à ton oreille, la chaleur de sa main contre la tienne que tu peux encore ressentir ; ses yeux bleus, incroyables, dans lesquels tu crois encore te perdre, surtout quand tu te rends à la plage, face à cet océan aux échos que tu reconnais, à la couleur que tu pourrais façonner les yeux fermer tellement tu l'as regardé. Tu ne sais pas s'il reviendra. Les jours passent et l'espoir trépasse. Pluton s'en est allé avec ce qu'il restait de ton coeur, malgré vos serments, vos mains liées et vos âmes étroitement unies.

Tu pries, chaque matin. Mains vers le ciel, tu pries Vesta, lui demandes de veiller sur ta famille ou ce qu'il en reste, alors que tu fais doucement bruler quelques fleurs en offrande ; mains sur ton coeur, tu pries Bellone, qu'elle termine rapidement la guerre, qu'elle ramène ton âme sain et sauf dans tes bras, qu'elle le protège, qu'elle lui épargne les horreurs de la guerre. Mains dans la terre, tu supplies Pluton et Mors de prendre soin de l'âme de ta moitié, si par malheur il les a rejoint ; libation que tu leur offres à tous et à toutes, quelques gouttes de vin qui viennent nourrir l'herbe à tes pieds avant que tu vides la coupe à ton tour.
Quand tes dizaines et dizaines de prières sont enfin terminées, tu peux commencer ta journée. Tu n'as rien changé de ta routine depuis son départ, ou presque. Tu as encore cet espoir, accroché à ton coeur comme la plus cruelle des maladies de poitrine, qu'il retournera dans tes bras et pour ça, tu dois lui rester accessible, rester là où il pourra te retrouver.
Une offrande à Angerona, mère divine, entouré d'un silence maîtrisé ; tes mains que tu laves avec attention dans le petit bassin d'eau claire, avant de partir sur Rome. Messager d'Angerona, tu apportes médecine et soulagement dans les bains, un pied dans les gynécées sans jamais y rentrer, pour prendre soin des futures mères, soigner les quelques enfants à la santé fragile, leur offrir quelques figes, leur montrer comment faire bruler l'encens face aux temples sans se bruler le bout des doigts.
Le soir venu, tu passes dans les différents marchés, acheter du vin et un peu de pain. Tu n'as jamais été bon cuisinier, dans cette demeure qui était vôtre, mais les mois passant, tu as appris quelques astuces. Comment faire une bonne confiture, avec les quelques figues récoltées dehors, ou avec les mûres et les baies cueillies autour du temple. Comment faire correctement bouillir la viande, pour la rendre tende. Quelles épices utiliser, pour que la chair n'ait plus ce malheureux goût d'eau. Comment survivre, seul, entouré par Cérès et Nox, nature et nuit.

Même quand le soleil se lève de plus en plus tôt, même quand le soleil se fait de plus en plus haut. Même quand, ce matin là, tu n'es pas seul au temple de ta mère. L'espoir revient, étouffant, violent, angine qui transforme ta respiration en un pauvre souffle, rend tes poumons faibles et menus. Tu reconnais ses muscles, son dos droit ; tu ne reconnais pas les cicatrices, sa peau salie. Tu reconnais la couleur de ses cheveux ; pas leur longueur, les noeuds et branches qui ont transformé sa précieuse tignasse en un nid.
Il n'a pas besoin de se retourner pour te voir, pour te reconnaitre, et ton souffle se meurt au milieu de ta gorge. Tu n'as même pas remarqué les larmes, tes offrandes lachées à même le sol. Il est là. Les Parques se sont bien jouées de vous, mais tu savais, tu savais que vos âmes allaient se retrouver.
Bonjour, Maximus.

C'est à peine un murmure, la gorge trop serrée et le lieu trop sacré que pour tes cris. Tu ne peux cependant pas t'en empêcher ; lentement, tu t'approches, tes bras passent autour de sa taille, ta joue retrouve cette place au chaud contre son dos nu. Vous êtes à deux, enlacés devant cette statue divine, aux regards que tu penserais presque attendri, s'il n'était pas de marbre. Tu ne pourras jamais les remercier assez, ses dieux qui ont veillé sur lui, qui l'ont conduit jusqu'à toi, jusqu'à tes bras. Coquille craquelée, c'est pourtant bien lui que tu tiens dans tes bras, bien son épiderme que tu sens contre le tien. Héros revenu de la guerre, demi-dieu plus fort que tout. Pluton ne vous séparera pas, Bellone ne vous séparera plus, tu en fais le serment.
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Maximus Lonsdale
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MessageSujet: Re: you are a memory (mabel)   you are a memory (mabel) EmptyVen 8 Juil - 23:09

Il y a bien des choses que l’on souhaite oublier, après six ans au milieu d’une guerre jamais souhaitée. Les hurlements sur le champ de bataille, ceux que l’on pousse pour s’encourager ; ceux qui sont assourdissants sur le campement, les blessés qu’on aimerait faire taire ; puis ce silence, plus bruyant que tout le reste où les premiers hurlements manqueraient presque. Les corps qui tombent sous nos yeux, juste devant nous que l’on se retrouve forcé d’enjamber ; les corps, froid et sans vie qui s’entassent loin de nous ; les corps, chaud et poisseux qui se collent à nous sans que ce soit celui qu’on désire.
Fils des horreurs de la guerre, il y a bien des choses que Maximus aimerait oublier, préfèrerait presque s’arracher les yeux si cela signifiait oublier ces quelques instants. Pourtant, il sait au fond de lui que c’est quelque chose qu’il ne fera jamais. Oui, jamais, si cela signifie aussi au passage oublié toute sa vie d’avant, ces moments tendres qui ont donné un sens à ceux d’aujourd’hui.
Nombreuses sont ces réminiscences dont il s’est forcé de se rappeler pour ne pas tomber dans la folie du sang ou des corps. Lorsque l’odeur âcre du feu qui brûlait les corps, le guerrier se forçait à se souvenir de ses moments passés autour de l’âtre dans leur demeure, les légers rires partagés dans cette même nuit pleine d'étoiles. Lorsque la fatigue se faisait trop forte, il se remémorait les moments en famille, celui de son fils le plus grand, de son enfant le plus fier à qui il a demandé de veiller sur tous. Pour lui, pour son Octave, il n’a pas le droit d’être faible, pas le droit d’abandonner. Il doit continuer de se battre.
Malgré tout cela, il croit ne s’être jamais senti aussi seul qu’au milieu des autres. Tous leurs rires, toutes leurs tristesses, Maximus n’arrivait pas à y trouver une quelconque résonance. Lui aussi sa famille lui manquait, à lui aussi, son foyer était gravé dans son esprit ; mais leur douleur semblait trop humaine pour pouvoir être comparable à la sienne. Lui, ce n’était pas qu’un manque qu’il sentait, mais une véritable déchirure. Il le sait, ce brave guerrier, que cette guerre a été une mise à l’épreuve de son adoration envers les dieux. Il le sait, bien sûr, que c’est pour ça qu’ils ont brutalement arraché la moitié de son âme et l’ont jeté loin, le plus loin qu’ils pouvaient l’amener.
Alors il n’a rien dit pendant six années, de cette douleur terrible au fond de son poitrail. C’est un froid terrible qu’il sentait lorsqu’il posait sa main directement sur son torse, loin des autres, le regard rivé vers l’océan. C’est le froid du néant, comme si Nox était venu se coucher dans le creux de son amour, comme si Chioné elle-même était venu souffler sur cet espoir. Volonté de nuir et de briser une idylle que les dieux jalousent eux-mêmes ou désir de préserver par le gel une histoire qu’ils désirent voir encore longtemps ?
Il n’en sait rien, Maximus et n’en a jamais rien su. Loin d’être dieu, loin d’être devin, il n’est qu’une marionnette dont la main est guidée par des être surpuissants, obéissant à leurs désirs autant qu' à leurs caprices. Demi-dieu peut-être, mais humain avant d’être divin : il n’y a aucun avantage à ce côté hybride. Jamais il ne sera l’égal de ces créatures célestes, mais jamais il ne sera le même que ces personnes vivant sur terre. Jamais, en réalité, il ne sera chez lui.
Sauf là où il vivait. Sauf avec Abel, sauf avec son amour, sauf avec lui qu’il avait tant rêvé d’appeler “mari”. Celui qui, lorsqu’il était perdu, n’avait qu’à lui ouvrir les bras pour créer un véritable foyer. Celui qui, d’un simple regard, savait lire son âme comme jamais personne n’avait su le comprendre, bien qu’aucun mot échangé. Celui dont le regard si brun n’égalait que la chaleur de son étreinte, chaude et ferme à l’instar de ses mains sur ses hanches.
Il a le regard de l’océan, Maximus, souvent tempétueux, fort, violent ; perdu. Parce que sans la terre ferme, sans cette zone à laquelle s’accrocher et venir s’échouer, il sait qu’il n’aurait jamais tenu. Pas d’océan sans terre. Pas de Maximus sans Abel.

Il ne le voit pas, droit sur ses genoux, sa main qui vient tout doucement se poser sur la sienne. Maximus ne voit pas son amour dans son dos, mais il prit déjà tous les dieux qu’il a pu rencontrer et ceux à venir pour les remercier de cette première étreinte. Plus aucune myrrhe dans ses affaires, les figues déjà égarées en offrande, il n’a plus rien à offrir si ce n’est son propre corps, alors il fait don de ses larmes. Silencieuses et nombreuses sur ses joues alors qu’il vient enfin glisser ses doigts entre ceux d’Abel, sans jamais aller plus loin. Pas ici, pas dans le temps, pas sous le regard figé même de celle qui aurait pu être sa belle-mère.
Les minutes passent, longues et rapides à la fois pendant que les deux hommes essaient de prendre connaissance de ce qui se passe, de s’enivrer de l’odeur de l’autre. La myrrhe terriblement forte contre la toge de son homme, une senteur sucrée qu’il ne reconnaît pas forcément perdue au milieu de cette senteur particulière de l'hellébore. Les secondes s’égrènent et enfin, le guerrier semble reprendre connaissance de son corps, de ses doigts, ses mains, de son cœur qui reprend ses premiers battements après s’être arrêté il y a de cela six longues années.
La vie. L’amour. Y a-t-il une différence à noter, à dire lorsqu’il s’agit du plus beaux cadeaux que les dieux ont pu leur faire ? Non et déjà, les célestiaux savent qu’ils auront des ablutions chaque jour, chaque soir jusqu’à la fin de la vie de ces deux êtres aux âmes liées.
Ce n’est qu’au bout d’un long moment que Maximus se met de nouveau debout, récupère les morceaux de fruits et autres offrandes égarées pour les reposer dans la large coupole avant de prier une dernière fois. Une dernière fois, juste pour cette matinée avant d’enfin se retourner face à son futur mari. Il est là, beau et fier avec des boucles brunes toujours plus nombreuses. Son nez allongé, les rictus d’expressions qui ont un peu plus creusé ses lèvres et taillé son visage. La peau lisse, comme toujours impeccable pour son travail. Ses yeux, fiers et droit d’un homme qui sait ce qu’il a à faire et qui le fera ; peu importe les larmes qui dévalent ses joues.
Face à ce véritable cadeau des dieux, Maximus sait pertinemment qu’il a l’air d’un mendiant, d’un pauvre homme en quête d’un peu de main et quelques gouttes d’eau pour survivre. Ses cheveux n’ont pas été brossés depuis des jours, si ce ne sont des semaines ; voilà au moins plus d’une quinzaine de jours qu’il ne s’est pas arrêté au bord d’un ruisseau pour pouvoir s’y baigner. Sa haute stature du fier guerrier est cette fois-ci presque coupée en deux : de ses bras, il n’en reste plus qu’un, l’autre dont le bandage se défait déjà.
Pourtant, malgré tout cela, rien ne l’empêche de lui sourire et de tendre son unique main, le regard brillant d’amour et de larme. Il n’y a rien à dire, rien que le soigneur ne comprendra pas à son regard.
Il est temps de rentrer à la maison.
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Abel Osterweil
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MessageSujet: Re: you are a memory (mabel)   you are a memory (mabel) EmptySam 9 Juil - 23:08

Tu sais quelque part que les dieux vous observent, depuis leur ciel, depuis leur nuage en forme de trône, trône en forme de nuage. Tu ne sais pas s'ils se félicitent, s'ils se disputent, s'ils vous jalousent ; tu sais pourtant qu'ils vous regardent et qu'il y a, au milieu de cette foule divine, quelques âmes qui veillent sur vous. Quelques divinités couronnées sans qui vos retrouvailles n'auraient pas été possibles, sans qui Maximus aurait perdu la vie, sans qui tu aurais attrapé et succombé aux maladies que tu côtoies chaque jour. Tu sais que sans eux, tu ne pourrais pas être là aujourd'hui, à serrer ton homme contre toi, retrouver une partie de ton âme disparue depuis si longtemps. La chaleur semble habiter enfin tes membres, réveiller tes muscles douloureux de la meilleure des manières. Tu es vivant et surtout, surtout lui aussi.
Main dans la sienne, coeur blottit contre le sien, tu sembles retrouver ton coeur, soleil contre tes membres, ton Sol personnel est revenu à toi, ton amour est là, celui qui règne sur ton palpitant et tes organes est revenu, a reprit ses droits sur toi.

Il bouge, fantôme sous tes doigts, et tu as peur de le lâcher, peur de risquer de le perdre une seconde fois, accroché à son bras entier, à cette peau que tu as connu en meilleure santé, en plus jolie couleur, alors qu'il ramasse les offrandes que tu allais déposer dans la coupole, aux pieds de ta mère. Et tu pries, tu pris encore une fois, comme chaque matin, même si cette aube est différente de toutes les précédentes. Sol te semble plus clément, Cérès toujours plus généreuse, Vesta aux feux chaleureux. Tu pries, bénis chacun de ceux qui ont rendu cela possible, ce moment magique et merveilleux.

Main dans la sienne, tu le tires lentement avec toi. Il y a d'autres médecins, d'autres enfants d'Angerona pour s'accaparer de la misère de l'Empire. Tu dois t'occuper de quelque chose, de quelqu'un de bien plus important, plus précieux que ta propre vie. Les thermes ne sont qu'à quelques rues de là, heureusement. Les gens murmurent sur votre passage mais tu ne dis rien, tu es droit et fier. Soldat revenu du combat, héros qui s'est battu contre les démons et les monstres les plus horribles, a bravé tempête et tourmente pour retourner dans tes bras.
Silencieux, il l'a toujours été, mais tu peux sentir que cela sera pire qu'avant aussi. Un quadrans pour payer votre entrée à tous les deux, tu as assez de chance pour profiter d'une partie des bains plus privée, réservée à ceux qui font passerelle entre les dieux et les humains, à leurs enfants et leurs prêtres.
Les quelques morceaux de tissus sont enlevés, et vos corps plongent enfin dans l'eau chaude, la vapeur qui entoure vos visages. Tu ne dis rien, pas tout de suite, respecte son silence à la fois lourd et léger, aussi mortel que les dieux de la guerre, aussi apaisant que les divinités mères.
Larmes qui se noient dans les flots bouillants, corps que tu prends le temps de nettoyer avec une douceur qui vous est propre, cheveux que tu brosses lentement, nœuds que tu tentes de défaire sans aucune douleur. Tu redécouvres sa peau, apprend chaque cicatrice, ce bras manquant, son visage marquée par le temps et la douleur : ses yeux. Ses yeux plus bleus que jamais. Les messages qu'ils te font passer sont légions et tu n'as aucun mal à les lire, comme toujours, comme avant.
Tu m'as manqué, Maximus.

Tu lui chuchotes au creux de son oreille, mains qui se font feu et foyer autour de ses épaules musclées. Tu n'as pas besoin de réponse pour savoir que toi aussi.
Bienvenue à la maison.

Tu as un sourire, aussi léger que l'air qui passe entre les arbres devant le temple, aussi chaleureux que les flammes qui brulent dans l'antre de votre demeure. Les mots sonnent familiers sous ta langue, parce que tu lui disais chaque jour, quand il rentrait, chaque soir.
Tu sais quelque part que les dieux vous observent, depuis leur ciel, depuis leur nuage en forme de trône, trône en forme de nuage. Tu ne sais pas s'ils se félicitent, s'ils se disputent, s'ils vous jalousent ; tu sais pourtant qu'ils vous regardent et qu'il y a, au milieu de cette foule divine, quelques âmes qui veillent sur vous. Neptune dans un coin, Bellone dans l'autre. Vesta se félicite de cette maison qui retrouve sa chaleur, de cette famille qui retrouve son foyer.
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Maximus Lonsdale
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MessageSujet: Re: you are a memory (mabel)   you are a memory (mabel) EmptyDim 10 Juil - 13:29

Pendant toutes ces années de guerre, Maximus a rêvé plus d’une fois de son retour auprès de l’âtre familial. Rêve ou véritable supplice, il ne saurait choisir pour exprimer la douleur que de penser à son chez-soi lorsqu'il était si loin. A chaque volute de fumée, il imaginait ce cochon cuit à la broche avec son fils sur les genoux, son homme non loin pour les surveiller tous. A chaque cheveux bouclé croisé, il pensait y voir ses yeux bruns accrochés, cette peau brune qu’il avait plus d’une fois caressé.
Pendant toutes ces années de guerre, Maximus a plus d’une fois pensé à abandonner l’idée de rentrer chez lui. Parce que le sang est partout autour de lui, parce que les morts se faisaient presque plus nombreux que les vivants et que seul Mors semble être le seul dieu encore autour d’eux. Parce qu’il devenait trop difficile de toucher l’épaule d’un homme dans l’espoir d’y voir le sien, mais d’y croiser des yeux verts. Parce qu’il devenait trop dur, de gagner une bataille puis de perdre la seconde.
Pourtant, il est là, au milieu de ce temple bien trop blanc, lui qui ne vivait qu’au milieu de la terre et de la couleur maronnée du sang séché. Pourtant, il est là, sa main qui tient fermement la sienne alors qu’il le tire loin de ce lieu béni de tous, loin du regard si acéré de sa mère divine. Il est là, fier et grand, Abel, bien plus que Maximus ne le sera à ce moment précis. Il lui ouvre le passage face à cette foule sournoise et perfide, la langue aussi acérée que les dizaines de serpents sur la tête de Médusa. Il fait barrière de son corps pour qu’il puisse avancer, pour qu’il n'ait ni à dire un mot, ni à croiser le regard de quiconque.
En réalité, ce n’est pas le regard des autres qu’il craint, Maximus ; non, c’est celui-là même de son homme. Une crainte terrible lorsqu’il se met à nu, lorsque, d’un bras, il ôte sa toge pour y dévoiler les centaines de cicatrices, son bras largement abîmé, mal cicatrisé ; son corps amaigri. Comme s’il n’était plus qu’un pâle fantôme du guerrier qu’il avait été antan. Comme si, transformé par la guerre, il était revenu en tant qu’âme errante plutôt que héros victorieux.

L’eau presque brûlante sur son corps achève de le réveiller, les douleurs qui se réveillent autant qu’elles s’apaisent. Voilà ce qui lui semble des siècles qu’Abel n’avait pas pris le temps de le laver avec une douceur aussi particulière. Il ressent chacun de ses gestes sur ses épaules rendues rêches par les années autant que sèches par le manque d’huile. Il sent ses doigts délicats sur son épiderme abîmé, comme s’il cherchait à retracer chacun des souvenirs de guerre de son homme.
Même ses cheveux, désormais long et que jamais Maximus n’aurait pris le temps de coiffer ainsi retrouve un peu de leur splendeur d’antan. Brun et légèrement ondulé, sec et à la fois rendu humide par toutes les vapeurs d'eau autour de lui. Une dernière fois, le guerrier vient nettoyer son visage des derniers restes de poussières avant d’enfin regarder son âme-sœur dans les yeux.
“Bienvenue à la maison” et son cœur rate un premier battement, ses yeux s’éclairent d’une lumière qu’il pensait autrefois oublier. Comme un goût de renouveau, comme l’odeur de la maison qui l’entoure et l’absolu vérité, enfin, qu’il est de retour chez lui. Enfin, son corps s’en rends compte, ses épaules qui se détendent, son corps qui perd de sa rigidité. Enfin, son esprit le comprend et de nouvelles larmes coulent sur son visage désormais propre.
Avec toute la douceur du monde, des gestes calmes et précis, il vient poser son unique main sur la joue de son amour qu’il pensait perdu. Le bleu de ses yeux cherche à s’ancrer à jamais dans son regard si chaleureux, à les observer comme s’il s’agissait de la première merveille du monde. Maximus sait qu’Abel a pu être timide, si ce n’est presque mal à l’aise avec ses premiers contacts physiques, alors malgré la violence inscrite dans son sang, il reste aussi tendre qu’il le peut. Il ne rapproche son visage du sien que lorsqu’il le sent prêt, que lorsqu’il y a ce ‘oui’ inscrit dans son regard, que lorsque le médecin lui-même rapproche son corps du sien.
Alors, enfin, il dépose ses lèvres près des siennes. Si ce n’était la chaleur des bains, il sentirait son corps tout entier s’embrasser pendant que sa paume, large et chaude reste poser sur la joue de cet homme. D’ici, il sent le vent glisser tout contre eux comme si Aquillon lui-même les poussaient l’un vers l’autre. Il sent ce coeur se mettre de nouveau à battre, encouragé par les doux mots de Vénus et sa bienfaisance.
Nettoyer de ses impurtés, nettoyer des affres de la guerre, Maximus est presque certain de pouvoir enfin observer ce fil d’or qui les as toujours liés, bien que caché par la poussière de la séparation. Il est bien là, vif et aussi brillant que l’ichor des dieux ; est-ce par leurs propre sang qu’ils ont pu créer ces âmes jumelles ? Si c’est le cas, d’aucun n’aurait pensé ne pouvoir les séparer aujourd’hui.
Parce qu’il est enfin à la maison, Maximus.
Dans les bras de son homme.
Dans les bras de son âme soeur.
- Je suis à la maison. Je suis rentré, Abel.
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Abel Osterweil
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MessageSujet: Re: you are a memory (mabel)   you are a memory (mabel) EmptyJeu 14 Juil - 12:12

Il n'y a rien de plus tendre, rien de plus beau que ce couple enlacé dans ce bain, entouré par la vapeur. Couvé par le regard des divinités, il n'y a rien de plus naturel et de plus merveilleux, pas meilleur sacrifice que celui de ses lèvres contre les siennes. Dieux et déesses se félicitent, les Parques continuent de tisser le fil de leur destin, non sans un sourire. Ils sont réunis, enfin.




Petit à petit, alors que tu le nettoies, il retrouve sa splendeur, et tu découvres sa peau, ses nouvelles cicatrices, ce bras perdu quelque part bien loin de votre maison, de votre famille. Tu retrouves son épiderme et sa chaleur, la couleur si particulière de ses yeux, la douceur de ses cheveux, malgré leur sécheresse.
Il a vu des contrés que tu peux à peine imaginer ; il a visité des pays et des îles, des peuples et des guerres et pourtant, tu as confiance. Parce qu'il est plus qu'un homme, plus que ton homme, tu es profondément lié à lui, ton âme entrelacé à la tienne. Un morceau de lumière qui rejoint son frère, enfin, une fois tes lèvres contre les siennes. Tu peux sentir cette douceur que Maximus place dans son baiser, comme un cadeau, comme un rappel à vos débuts. Pour ça, pour tout ça, tu ne le remercieras jamais assez.

Sa voix est rauque, rendue certainement douloureuse par le manque d'utilisation, et dans un coin de ton esprit, tu notes que tu pourras lui faire des figues au miel ce soir, pour aider sa gorge. Il est vraiment rentré. Il est vraiment à la maison et tu laisses glisser une larme sur ta joue, sel au milieu de la vapeur, tristesse perdue au milieu de ton bonheur. Il est là, ton presque mari est à la maison. Tu penses à son fils, qui sera si heureux de voir son père revenir, tu penses à toutes les choses qu'il a manqué pendant les trop nombreuses années depuis son départ. Vos enfants, enfin en couple. Charlie, devenue prêtresse de sa Déesse-Mère depuis peu.
Il n'y a rien de plus tendre, rien de plus beau que votre couple, de vos mains enfin liées, de votre peau qui se retrouve pour la première fois depuis six ans ; rien de plus amoureux et divin que vos lèvres qui se cherchent, encore, tout doucement.

Quand tu recules, à peine, tes mains sur ses épaules toujours fermes, c'est avec un léger sourire, tes joues légèrement rosies. Il t'a manqué, il t'a terriblement manqué.
Il faut prévenir tout le monde.
Tu finis par chuchoter, même si tu rêverais de le garder pour toi, juste ce soir, juste aujourd'hui, cela serait égoïste.
Octave sera tellement heureux de ton retour. Il a bien grandit, Charlie aussi. Vesta a bien veillé sur eux.
Et tu sais que son fils lui manque aussi, même s'il n'a rien dit, rien demandé, peut-être par peur de savoir, peur de la réaction de son enfant. Peur, peut-être, que le jeune homme devenu grand, lui en veuille pour quelque chose.

Tu lui tends la main, lentement, comme pour lui offrir une porte de sortie. Comme pour le guider, comme lui l'a fait pendant vos années de couple.
Nous allons rentrer et te trouver une nouvelle toge. Es-tu prêt ?
Prêt à voir ton fils, prêt à sortir, prêt à vivre. Les Parques se remettent à tisser le fil de sa vie, qui va continuer encore et encore, entremêlé à la tienne, profondément liée à ton âme. Abel et Maximus, Maximus et Abel.
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Maximus Lonsdale
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MessageSujet: Re: you are a memory (mabel)   you are a memory (mabel) EmptyJeu 14 Juil - 17:35

Il y a des songes qui ne nous quittent pas, restent bloqués dans nos esprits comme une toile d’araignée dont on ne pourrait se défaire : collante, toujours présente, dont on peut enlever morceau par morceau puis en trouver encore un bout, des jours après. Des songes souvent tristes, parfois beaux, de ceux qui restent collés contre notre épiderme selon l’attachement émotionnel de chaque chose.
La maison, Abel, ses enfants, voilà un de ses songes qui n’a jamais quitté Maximus, peu importe le nombre d’années passé loin d’eux. Sans nouvelles, sans les voir, sans les entendre, il était dur de rester joyeux, de ne pas craindre d’entendre de mauvaises nouvelles à chaque instant de sa vie. Loin d’eux, comment pourrait-il les sauver si quelqu’un les attaquaient ? Loin d’eux, qui prendra soin de son fils, lui apprendra comment se défendre et défendre la famille entière ? Loin d’eux, qui s’occupera de faire à manger sans que la maison entière ne brûle ? Loin d’eux, comment peut-il s’assurer qu’ils sont encore tous en vie, que tout va bien ?
Loin d’eux, comment peut-il être sûr qu’ils ne l’oublient pas ?
Il y a des songes qui ne nous quittent pas, bien trop souvent liés à nos peurs les plus intimes. Maximus se moque de marquer l’histoire, de marquer les esprits, de mettre sa pierre à l’édifice comme bon nombre de soldats à ses côtés. Peu importe que l’on clame ses louanges au combat, peu importe qu’ils soient nombreux autour de sa tombe lorsque les Parques auront coupé le fil de sa vie. Lui, ce qui lui importe, c’est que sa famille soit là. C’est qu’ils soient tous présents, tous vivants, qu’ils sachent qui il est et tout ce qu’il est prêt à faire pour eux.

Même ici, alors qu’Abel est occupé à dénouer ses cheveux secs et emmêlés qui auraient tant besoin d’huiles ; même ici, alors qu’Abel le regarde comme aucun dieu ne pourrait jamais le faire, l’embrasse et l’embrase de ses lippes, Maximus craint. Ce grand guerrier qui éloigne tant de monde sur le champ de bataille, cet homme presque muet qui sait faire taire les autres d’un regard, a peur. Il a peur oui, que son amour ne soit qu’un mirage, qu’il suffit d’un clignement d’yeux pour que la chair contre son corps se transforme en fumée et ne s’éloigne de lui à jamais.
Il doit le ressentir, le médecin, il doit le comprendre à travers son regard, combien Maximus ne croit toujours pas en son retour. Il y a trop de changements en ces six années pour qu’il puisse tout comprendre en une seule fois. En même temps, les choses semblent bien trop semblables à avant son départ, comme si rien n’avait changé ; ou que peut-être cette même guerre n’avait été que imaginée.

Il lui faut quelques secondes de compréhensions lorsque Abel lui parle après avoir quitté la chaleur de ses lèvres. Un autre nom entre ses lippes qu’il ne comprend pas avant de hocher gravement la tête. Octave. Vesta a-t-elle su écouter toutes ses prières pour garder son enfant au chaud, loin des problèmes, tout près de sa famille ? Il n 'a rien entendu de grave, n’a reçu aucune lettre pendant cette guerre, mais il sait combien il ne croira que ses yeux lorsqu’il aura l’enfant face à lui.
D’une certaine façon, Maximus aurait aimé pouvoir rendre ce moment éternel. Rester ainsi aux côtés de son homme, dans ce bain, entouré d’une douce chaleur et de l’éclat de ses yeux bruns dans les siens. C’est tout ce dont il a besoin, tout ce dont il a rêvé depuis bien trop longtemps après tout. Juste eux, sous le soleil brillant ou la nuit étoilée. Peu lui importe le temps, peu lui importe les regards des autres, tant qu’il a son amour éternel entre ses bras.
Pourtant, il le sait oui, qu’il doit rentrer à la maison. Désormais lavé, il lui manque d’être nourri puis habillé ; il lui manque sa famille, entière et retrouvée. Cette fois-ci, il ose equisser un léger sourire de voir la main du médecin tendu face à elle. Un sourire plus que sincère lorsqu’il y voit les nervures dorées se glisser jusqu’à son coeur, emprisonné d’un lassot d’or ; le même qui touche celui de Maximus. Alors, enfin, sa main se pose dans la sienne et l’or devient lumière, le fil qui se lie de lui-même pendant que les deux âmes se découvrent de nouveau.
- Je suis prêt, annonce-t-il d’une voix grave et pourtant douce. Rentrons à la maison.
Il le laissera guider, doucement, comme pour lui montrer de nouveau le chemin jusqu’à leur demeure. Il a bien plus fier allure, le guerrier, avec son dos droit et ses cheveux légèrement tressés, bien qu’abîmé. Il a bien plus fier allure le guerrier, suffisamment pour que les regards auparavant moqueurs deviennent respectueux voir se baissent sur son chemin.
Pourtant, il se moque du regard des autres.
Il veut juste rentrer à la maison, voir sa famille.
Voir son fils.
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